vendredi 7 janvier 2011

De la part de la princesse morte


L'Histoire:
1918, capitulation de l'Allemagne, mais pas seulement.  L'Empire Ottoman, un des plus puissant du monde, qui aura fait trembler l'Europe durant des siècles, s'écroule. Et si un Etat Turque demeure, c'en est fini du Sultanat et la famille princière ottomane se retrouve condamnée à l'exil.
Dans ce contexte on suit les tribulations de Selma, fille de Sultane, elle même princesse. De son enfance dorée dans les palais d'Istanbul, à sa fuite à Paris en passant par son apprentissage au Liban et son mariage en Inde.
L'auteure s'attache tant aux interrogations supposées d'une jeune femme des années folles et de haute naissance, qu'à la trame historique qui pèse terriblement sur celle qui deviendra sa mère. 
Style: l'écriture est particulièrement bien maîtrisée et efficace. Le vocabulaire employé est riche et dépaysant sans toutefois tomber dans l'excès du détail "couleur locale". On sent derrière la plume la maîtrise des classiques de la narration: une poignée de suspens, une pincée de description et  un soupçon de dialogue.
Le seul reproche que je puisse faire sur la forme concerne une tendance à l'exagération dramatique du personnage de Selma. L'auteur, sa fille donc, semble chercher à tout prix l'empathie du lecteur vis à vis de sa mère, du coup il lui arrive parfois d'en faire en peu trop.
 L'avis des Gobs:
J'ai longtemps hésité avant de lire cet ouvrage, l'histoire d'une princesse morte si jeune ne me tentait pas plus que ça. Une princesse ça ne meure pas, ou alors très vieille après avoir été très heureuse. Et bien j'avais tort, ce livre est un délice, une pêche melba en plein désert un jour où on a soif et faim. Depuis L'enchanteresse de Florence, dont je vous parlerai plus tard, je n'avais rien trouvé à me mettre sous les yeux.  Je n'ai pas regretté d'avoir tourné la première page.
 Outre l'intérêt littéraire de l'œuvre, la vie de la princesse et tout bonnement "romanesque" au sens premier du terme, ce livre a l'avantage de nous présenter un pan de notre histoire, rabâché depuis le primaire, du point de vue d'un ressortissant d'un pays vaincu. Et l'on prend conscience à quel point l'adage selon lequel l'histoire est écrite par les vainqueurs est vrai.
En bref à lire!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire